samedi

À ma Mère


 


Je vis dans Ton vieux Cœur meurtri
Souillé de sanies
Ta Capitale éclatante d'Histoire
Et par les rues où tant de ceux de notre Mémoire
De la race que Tu m'as donné
Ô ma Mère bien aimée
Me priant d'en être digne
Ont péri les armes à la main
Afin que naissent nos lendemains
Avec Toi
Périssant avec eux
Et toujours après Renaissante
Ma Mère !

Cet esprit que Tu m'as donné!
Toi qui m'a tout donné
La Race incomparable de Saint-André-Des-Champs
Une Langue un Honneur et un Chant
La langue acérée
Et l’Honneur en flamme
La fleur des langues pour le défendre
Ma Mère !
  Mère d'Automne et de champs de blés
Salie avilie piétinée
Ton grand Corps déshonoré
Ô infamie
Chaque jour dans Tes Artères noires
Où coulait le Sang de notre Histoire
De gros caillots de Sanie
De gros bonshommes
Au cul lourd
Dans des pantalons courts de petits garçons
Et des crânes allongés
Comme des Olives
Verdâtres comme la torve gueule
Qu'ils tordent
Quand je passe
Ma Mère !
.
Ils le voient bien que je Te porte
Comme Tu m'as porté
Dans Ton Terrible Sein de Terre et de Pierre
Ils le sentent
Avec leur nez courbes
Habitués à flairer les miasmes sucrés
Et les huiles levantines
Alors ils crachent par terre
Sur ton Sol sacré
Sur ta Figure Sainte
Ma Mère !
.
 Chaque jour que Dieu fait
Avec leurs crânes contrefaits
D'aspects oblongs
Tondus souvente fois de leur laine
Ils crachent tout du long
L'haleine de leur fétide haine
Sur mes pas
Sur ta Face
Ma Mère !
.
 D'autres, bien plus précieux,
Et qui se servent d'eux
Ne crachent nullement
Tout de bon
Sur ma Terre
Mais plus astucieux
Placent de faux-cieux
Leur idéal de métissage
Dans la tête de Tes filles sages
Mes sœurs mes cousines mes nièces
Frappées à ton Effigie
Filles du peuple au port de Reine
Ma Mère !
  .
Blanches et roses
Roses blondes ou brunes ou rousses
Roses diaphanes de Notre-Dame-des-Champs
On les voit par les villes
Acoquinées au bistre méchant
De cuistres gras et vils
Amateurs de blanches herminettes
Gros loukoums aves des gourmettes
Grands prognathes à lourds colliers
Mâles venus afin de les souiller
De les étreindre
D'éteindre à jamais
Ces multiples reflets
De Ton Image
Ma Mère !
 . 
Revienne le Soleil d'Austerlitz
Revienne gentille Pucelle
Et armée jusques aux dents
Notre doulce Jehanne dure
Aux armes ! Qu'un sang impur
Abreuve l'asphalte noir des rues asphyxiées
De remugles croupissant 
Les Sillons tracés par Tes Larmes de sang
Ma Mère !
 .
Qui souffle dans mon âme qui souffre
Le soufre de Ton souffle puissant,
Vienne la Sainte Tourmente
Afin que nul cœur vaillant ne mente
Toi qui m'as tout donné
L'amour et la Liberté
Ma France !

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