mercredi

Les Abeilles et les Grillons








Petits souchiens deviendront grands,
Pourvu que Nounous leur prêtent vie.
Les leur laisser en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folie :
La probabilité de les ravoir intacts
Trop hasardée, trop inexacte.

Je m'en vais l'illustrer sans délai
Par un fabliau point trop laid.

La ridicule affectation d’affection
Que les Abeilles portent aux nouveau-nés Grillons
Ne fut jamais, tant s’en faut, payé de retour
Et même tout au rebours
Les grasses mamas cricris
Exècrent ces enfançons qui crient
Trop blanches larves dégouttant de miel
Qui leur paraissent comme du fiel.

  Encore eussent elles chéri leur Reine
Tant les nées Grillonnes aiment les Ors
Mais les ouvrières souterraines
Leur font horreur, comme la mort.

Une proposition de baby-sitting,
Qui n'était encore que récépissé,
Fut saisie en passant par l’abeille pressée
Qui faisait son shopping
Dans la coopérative melliflue.
-Tout vient à point, dit elle, lisant ce flux
Voilà d’excellentes mères pour mes chérubins
Mettons-les vite en ces bonnes mains.

« À point » dîtes vous ? Nul doute !
Comme le teint de vos petits bourdons
Inhalant, pas de pot, sur les routes
Le monoxyde à plein poumons !

Livrés, sans échappatoire
Aux échappements
Quand sonne l’heure noire
Du stationnement
Près les feux des carrefours,
À l’heure suiffeuse du Four,
Quand ces damnées grillonnes du baby-sitting
Entament leur tchatering
Volubile et inimitable
Dans leurs mobiles insupportables.

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