jeudi

Le reste est silence.

O j'agonise Horatio ! Le saturnisme au plomb éteint mon souffle; je n'aurais assez de toute une vie pour rendre avec des mots terribles et saturniens la colère qui étreint mon âme devant le martyre des Palestiniens.
Plus de soixante ans que cela dure Horatio, plus de soixante ans d'agonie.

Et je dois endurer de vivre parmi les frères et sœurs, parents, amis et même le gouvernement aux gages des bourreaux. Bourreaux, et c'est peut-être ça le pire Horatio, qui se posent toujours en victimes…
Respirer leur air, supporter leur rires et leur ire, leur susceptibilité hystérique, inouïe, leur police et leur cinéma.

Cet infect plomb durci, Horatio, est le premier acte d'une tragédie planétaire à venir, à vomir, l’embrasement à cause des mêmes, Horatio, pour rendre plus exquise encore leur extraordinaire auto-délectation.
A-t-on jamais vu, Horatio, en notre asile sublunaire pareil amour sui generis ?
Et les autres peuples, Horatio, sont abrutis, ils ont trop commémoré, ont trop bu de coulpes amères.

Qu'écrire Horatio, comment trouver les mots ?
Ils ont notre voix mourante.
Qui dans l'avenir (quel avenir ?) racontera avec les détails, ce qui a provoqué.... et QUI l'a provoqué...
Le reste est silence.

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